Charlotte Feunoise ♥ Quand la grâce et la beauté ne font qu'un.

« Je m’appelle Charlotte. Charlotte Feunoise. Tel est mon nom. Ce n’est pas d’une extravagante originalité, certes, mais c’est déjà cela. Ma mère a choisi ce prénom, il vient de mon arrière-arrière-grand-mère. Comme beaucoup, j’ai pris le nom de famille de mon cher père. Ils ont préférés ne pas me donner d’autres prénoms, ils aiment la simplicité. Donc, je continue sur ma lancée, mon nom est Charlotte Feunoise, et j’ai depuis peu atteint les vingt-trois ans. Je ne suis peu fière, car avec mes peu d’années, j’ai déjà ma place dans ce monde de festivités. Je suis née lors d’un beau jour de printemps, le dix-sept mai 1868, à Paris, dans la charmante chambre de mes parents. À l’âge de quatorze ans, j’ai eu mon premier grand amour. Je ne l’oublierais jamais. Il s’appelait Sébastien, et avait la moitié d’un an de plus que moi. Nous nous étions avoué nôtre amour à l’entrée de sa maison, et nous avions échangé un baiser assez court. Tout était romantique, allant du chant des oiseaux aux petites bougies posées le long des marches de l’escalier. J’avais imaginé tellement de fois ce moment dans ma tête, lors des nuits interminables où il nous est impossible de s’endormir. C’est ce jour là que j’ai su que je passerais ma vie avec un homme. L’instant d’après, je me suis réfugiée avec une amie à « La Fée Verte », et depuis, j’y vais chaque soir, avec ou sans compagnie, pour profiter des plaisirs de la fête et des réjouissances, j'y suis même devenue courtisane ! »

« C’était la première fois que j’entrais en scène. La toute première. J’espérais que tout allais bien se passer, que personne n’allait me faire trébucher ou qu’un oubli de l’enchainement ne surviendrais pas au milieu du spectacle. Je n’étais pas vraiment stressée, ce n’est pas dans ma nature de l’être, mais je souhaitais juste qu’aucun problème de survienne. Au contraire, j’étais toute excitée à l’idée de monter sur la grande estrade, d’aller sur l’endroit que tout le monde regarde dès qu’il y a un peu d’agitation, d’être le centre d’attention. Depuis mes quatorze ans je venais ici, sept autres s’était écoulés depuis. C’était passé tellement vite. Entres temps, mes parents étaient partis habiter ailleurs, à la campagne, et m’avaient laissé leurs appartement de luxe. Ils ne me manquaient pas vraiment. Je finis de m’appliquer de la poudre pour que mes joues soient toutes roses, de mettre le meilleur mascara que je n’avais jamais vu, du rouge à lèvres éclatant, et j’étais prête. Ma tenue était assez provocante, mais toutes courtisanes en avait une pareille, je l’aimais d’ailleurs assez bien. Elle était blanche et doré, avec du bleu très clair par-ci-par-là, caché derrière les replis de tissus. La musique retentit, et le maître de danse vint pour nous dire de mettre en place. Nous étions cachées derrières les rideaux, sur le côté, toutes très sérieuses, répétant ce que chacune arrivait le moins à faire. Je fis quelques mouvements de bras, pour m’étirer, et je me mis à faire les premiers pas. J’étais au deuxième rang, mais on pouvait me voir comme si j’étais au premier. Je me sentais ailleurs. Je me sentais bien. Je m’envolais avec de la grâce et de la beauté. C’était splendide. Mon rang avança et le premier recula. J’étais tout devant, au milieu de la scène. J’étais éblouissante, tous les regards étaient fixés sur nous, ce qui me donna l’impression d’être importante, pour une fois, ou plutôt très jolie, magnifique. Une fois que je fus retourné dans les loges, je me sentais revivre. Le maître danseur m’avait félicité pour ma première prestation, avant de me laisser faire le reste de mon travail. Le plus dur, le plus épuisant. J’enfilai mon autre tenue, qui laissait entrevoir beaucoup, et je partis. »