(C) Cutly | « Les femmes n'ont point de plus grands ennemis que les femmes. »
Charles Pinot Duclos Extrait des Considérations sur les moeurs de ce siècle |
Dorothee Garnier« Un artiste, c’est une personne qui sait que la vie n’est qu’un spectacle. »Premier verre d’absinthe.
On commence à discuter, et puis …
« Alors mes mignons. Comme ça vous êtes des timides ? Et vous êtes certains de vouloir me connaître ? Croyez-moi, je vous le jure, vous ne voulez pas vraiment le savoir... seules les apparences sont intéressantes. Mmh... déterminés, n'est-ce pas ? Ca me plaît. Je suppose que ce n'est pas lever un grand mystère que de te dire que je suis la Reine de Coeur. Tout le monde me connaît ainsi en ce lieu. Et si tu crois que c'est seulement dû à mon joli minois, tu commets une grave erreur : je suis aussi cruelle que l'héroïne de Lewis Caroll, crois-moi. Mon vrai nom est Dorothee Alexandrine Garnier. Savant mélange des langues américaine et française qui ne peut qu'évoquer ma naissance. Je vous vois étonnés ? Il est vrai que mon accent français est parfait bien que je sois née à Chicago. J'aime pourtant me gratifier d'avoir le charme qu'on ne trouve que de l'autre côté de l'Atlantique, ainsi que les moeurs légères, je le confesse. J'y suis née un jour de tempête de neige, le 31 décembre. J'ai maintenant 23 ans et je n'ai pas gardé un seul souvenir de ma terre natale... cela est bien triste à vrai dire. Mais je n'ai pas le temps d'être nostalgique. D'ailleurs, je n'ai pas même le temps de vous parler. Le show va bientôt commencer. Ne pensez pas que danser soit pour moi un simple plaisir, c'est aussi une nécessité... Aînée d'une famille nombreuse, je suis le principal gagne-pain de mes parents. Mais patientez un peu, je reviens une fois le spectacle terminé et qui sait, peut-être pourrons-nous enfin passer aux choses sérieuses ? Hommes ou femmes, je suis preneuse... moyennant monnaie. »
Second verre d’absinthe.
Cette boisson, elle vous délie la langue, c’est fou.
«
Tu es la plus belle, qu'ils disaient tous ! Ces hommes... de véritables menteurs, presque pire que les représentantes de notre sexe. Cette nuit-là, la salle était pleine comme d'habitude. Et pourtant, tout était différent. La pression était là plus que jamais car je savais que mon destin se jouait. Les palpitations en mon sein aurait presque pu passer pour du stress si je n'avais pas été si sûre de moi. A vrai dire, c'était de l'excitation que je ressentais car ce soir-là. Antoine Mercier - fils du propriétaire du Grand Théâtre - serait dans le public. Le patron de la Fée Verte ne connaissait que trop bien mes aspirations et il me poussait dans cette direction, m'incitant à aller toujours plus loin, à donner le meilleur de ma personne. Pauvre type ! Je sais que j'ai bien dansé, j'avais été époustouflante... plus que jamais ! Et pourtant, le spectacle achevé, les dernières plumes retombées et le rideau baissé, ce ne fut pas mon nom que prononca la voix bourrue du patron.
Anya, un homme pour toi, salle privée. Une phrase, pas un regard. J'avais tout deviné. Je la regardais passer avec son air candide à pleurer et je reherchais ce qu'elle avait de plus que moi. Maintenant encore je me le demande : mais dieu que cette fille est fade ! Le patron ne vit même pas le regard foudroyant que je lui lançais... j'y avais cru ! Il m'avait persuadée que la plus belle, la plus douée, la plus désirable, c'était moi. Mais ce soir, c'était Anya qui avait gagné son ticket d'entrée pour la grande scène, une carrière d'actrice tant désirée. Lui, il s'en foutait ! Une jeune femme qui pourrait faire parler de son minable bordel. Rien d'autre ! Et le comble de l'horreur était que j'étais une danseuse de ce minable bordel. Faute d'être la plus belle, j'étais au moins l'une des catins les plus vendues de Paris. Haïssable vie ! Je retournais jusqu'à ma loge dans demander mon reste, me frayant violemment un passage entre toutes ces petites mijorées fières de montrer leurs seins à qui le voulait !
Et le pire était que j'étais exactement comme elles. Je le savais... cette condition, je l'aimais autant que je la haïssais. J'aimais les regards des hommes braqués sur moi, j'aimais être dans leur bras, sentir leur souffle désireux contre ma peau. J'avais appris à me nourrir de cela et ce métier n'était plus une simple nécessité pour aider ma famille, c'était un plaisir certain. Arrivée devant mon miroir, je trempais un linge dans une bassine d'eau savonneuse pour me démaquiller, me retenant de ne pas éclater en sanglots. Je ne pleure pas, jamais. Et tandis que je me regardais... je ne pouvais m'empêcher de me répéter que je valais mieux que cela. Mon visage fin, mes grands yeux verts déterminés. Ils méritent d'être connus... inscrits quelque part ! N'importe où ! Qu'en sais-je ? Mais ils méritent de survivre au-delà du temps. Il faut que plus tard, tous ces minables le disent, qu'ils crient même avec espoir et envie : Dorothee Garnier l'a fait ! Qu'est-ce qu'Anya avait de plus que moi ? Cette question m'obsédait, me rendait folle. Et, aveuglée par la colère, les produits de beauté et bijoux reposant sur ma petite tablette finirent écrasés par terre tandis que je reprenais difficilement mon souffle, tentant de me calmer. Mes doigts fins se refermaient avec force sur les bords du petit meuble, je pouvais sentir le bois s'enfoncer douloureusement dans ma chaire mais cela avait le don de me calmer. La douleur. Et quand elle était dirigée contre les autres, elle se transformait véritablement en fée bienfaitrice. Inspirant un bon coup et sortant avec un sourire apaisé une cigarette de son étui, je l'allumais en réfléchissant... comment s'amuser aux dépends de cette catin aux allures de Sainte Nitouche ? Il fallait bien se divertir avant de voir mon nom briller en lettres d'or. Même si cette nuit-là, et les autres nuits, je serais encore de nombreuses fois Dorothee la Courtisane de Montmartre. »
Troisième verre d’absinthe.
Tout est tellement … fantastique !
• Aux yeux de beaucoup, je suis une solitaire sans attache. Et j'aime cette image, elle me rend intouchable d'une certaine façon. Ce n'est pourtant pas tout à fait vrai puisque ma famille est très importante pour moi. Je ferais tout pour eux et je me détéste pour cela car je ne sais que trop bien que ce n'est pas réciproque. La pire des garces se glissant elle-même la corde autour du cou... quelle ironie !
•Je ne montre jamais ma peine mais faute d'en parler ou de pleurer, il faut bien qu'elle s'exprime. Et c'est avec violence... j'ai la fâcheuse habitude de me faire mal. Ce fut d'abord les ongles enfoncés dans ma chaire, puis les peignes, aiguilles de couture : tout ce que j'ai sous la main. Ses objets pointus viennent toujours se loger au creux de mon poignet et j'en dissimule les marques avec du maquillage et des bijoux.
•Je ne vivrais pas jeune. C'est en tout cas ce que laissent présager mes habitudes de vie : sexe, drogue et alcool sont les maîtres mots de mon quotidien. Mais j'adore cela, des sensations puissantes qui me donnent l'impression d'exister, qui me projettent au sommet.
•J'ai pris l'habitude de coucher avec les femmes ou avec plusieurs partenaires en même temps suite aux demandes du patron. Ce n'est pas quelque chose que j'apprécie spécialement mais c'est ainsi. Je ne me fixe aucune limite et ma vie débridée est bien connu au sein du bar. J'en avais honte au début mais maintenant je vis avec et plus rien ne semble m'atteindre.
•Vous voulez savoir mon plus grand secret ? Je rêve de rencontrer l'amour, le vrai et cela me rend naïve. Que de fois je me suis surprise à éspèrer qu'une fois la nuit ou les nuits passées avec un même homme, jamais il ne se lasserait, qu'il m'inviterait à faire partie de sa vie. Mais cela n'arrive pas. Pas à moi en tout cas.
Quatrième verre d’absinthe.
Je vois des feux d'artifice partout.
Avatar : Sophia Bush
Groupe : Courtisane
Code règlement : Validé.
Cinquième verre d’absinthe.
La fée m'a transformé(e).
Coucou !!! Je m'appelle Marie et j'ai 17 ans. Je suis en Terminale L... bac à la fin de l'année. Youpi =/ Sinon, j'aime beaucoup les RPG (sans blagueeeeuh ???^^) et aussi Moulin Rouge (ça aussi on pouvait s'en douter vous me direz...). J'aime beaucoup le théâtre à côté de cela, le cinéma et la lecture. J'ai aucune grosse passion mais je m'intéresse un peu à tout à vrai dire. La suite, je vous l'apprendrai très certainement dans le flood.